mardi 11 octobre 2011

Les Kurdes persécutés en France

La police française a perquisitionné mardi à Bordeaux les locaux de l'association franco-kurde  et plusieurs maisons, arrêtant au moins quatre personnes. Cette opération fait suite à l'accord anti-kurde signé le 7 octobre entre Paris et Ankara. 

Les maisons appartenant aux refugiés kurdes ont été saccagées par la police  anti-terroriste lors des perquisitions, a-t-on appris de sources kurdes. Medeni Gokalp a été battu devant les yeux de ses enfants avant d'être arrêté, selon les mêmes sources. 

La police a également arrêté le président de l'association kurde, Halit Secen,  ainsi que Moustafa Dalkilic, un autre refugié.  

Le 8 octobre, des milliers de kurdes ont descendu dans les rues de Paris pour dénoncer la « complicité » de la France avec la politique répressive du gouvernement turc.  

La dernière opération fait suite à l'accord anti-kurde signé avec Ankara lors de la visite du ministre de l'Intérieur Claude Guéant. L'accord prévoit l'engagement des deux pays dans une "coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme", avait indiqué M. Guéant. Il devrait permettre aux forces de sécurité turques et françaises de mener une lutte commune sur le terrain, avait ajouté le ministre français.

Au moment où la France affirmait sa « détermination totale » et « indéfectible » aux côtés de la Turquie contre le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon Guéant, la police turque traquait et enfermait les membres du principal parti kurde BDP. Plus de 4200 membres actifs, dont des maires, ont été arrêtés en Turquie au cours des six derniers mois et environs 1600 d'entre eux ont été écroués. 

Les kurdes qui ne sont pas surpris par les arrestations à Bordeaux attendaient surement des nouvelles opérations sur le sol français après le retour de Guéant. 

Selon un décompte du blog Maxime Azadi, au moins 46 kurdes ont été arrêtés en France depuis dépit début de l'année 2011 pour des motifs politiques, contre 51 arrestations durant toute l'année de 2010. Ces chiffres portent à 180 le nombre d'arrestations depuis 2006. Aujourd'hui, seulement huit d'entre eux sont toujours en détention.

Le tribunal correctionnel de Paris devrait se prononcer le 2 novembre sur le sort de 18 politiciens et le centre culturel kurde à Paris poursuivis pour avoir financé le PKK, dans le cadre d'une enquête ouverte en 2006.



Source Maxime Azadi

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